cliquez sur les images pour les agrandir

La Fiscalité des Associations en France : Entre Exonérations et Obligations

Les associations sont des acteurs incontournables du tissu social et économique en France. Elles jouent un rôle crucial dans divers domaines, dont la culture, le sport, l'éducation, et le secteur social. Souvent perçues comme des entités non lucratives, les associations bénéficient d'un régime fiscal spécifique. Cependant, il existe des situations où certaines obligations fiscales leur sont applicables. Cet article fait le point sur la fiscalité des associations en France.

Principe de Non-Lucrativité et Exonérations Fiscales

La plupart des associations en France sont régies par la loi du 1er juillet 1901. Elles sont généralement exemptées de l'impôt sur les sociétés et de la TVA car elles ne poursuivent pas un but lucratif. Pour bénéficier de ces exonérations, les associations doivent répondre à trois critères principaux définis par la jurisprudence de l'arrêt du Conseil d'État, Association de la presse du 1er février 1948 :
  1. Gestion Désintéressée : L'association doit être gérée et administrée de manière bénévole. Les éventuelles rémunérations versées ne doivent pas dépasser les plafonds établis par les textes en vigueur.
  2. Pas de Distribution de Bénéfices : L'association ne doit pas partager ses bénéfices. Tous les excédents doivent être réinvestis dans l'accomplissement de son objet social.
  3. Bénéfice d'une Organisation de Nature Non Commerciale : Les activités exercées ne doivent pas être de même nature que celles développées par des commerçants ou des industriels dans des conditions de concurrence.
Exceptions et Assujettissement à la Fiscalité

Bien qu'en principe exonérées, certaines opérations peuvent rendre l'association redevable de taxes et impôts :
  • Activités Économiques Taxables : Si l'association exerce de manière régulière une activité commerciale, elle peut être assujettie à l'impôt sur les sociétés et à la TVA.
  • Revenus Fonciers : Les associations propriétaires de biens immobiliers peuvent être assujetties à l'impôt sur les revenus fonciers si elles en tirent des revenus locatifs.
  • Impôt sur les Sociétés : Une association peut être soumise à l'impôt sur les sociétés si elle réalise des bénéfices dans le cadre d'une activité lucrative ou si elle concurrence le secteur marchand.
  • Taxe Foncière et CFE : Les associations propriétaires ou locataires de locaux commerciaux ou de terrains peuvent être assujetties à la taxe foncière sur les propriétés bâties et à la cotisation foncière des entreprises (CFE).
La Réalité du Mécénat et Déductions Fiscales

Le mécénat est une source de financement vitale pour de nombreuses associations. Les dons des particuliers et des entreprises donnent droit à des réductions d'impôts. Pour être éligibles, les dons doivent être effectués au profit d'une association reconnue d'intérêt général ou d'utilité publique.
  • Pour les particuliers, la réduction d'impôt sur le revenu est généralement de 66% du montant des dons dans la limite de 20% du revenu imposable.
  • Pour les entreprises, la réduction d'impôt sur les sociétés est de 60 % du montant des dons, dans la limite de 0,5 % du chiffre d’affaires HT.
 
Conclusion

La fiscalité des associations en France est marquée par un équilibre entre la reconnaissance de leur rôle non lucratif et la nécessité de régulation des activités commerciales. Les exonérations fiscales sont la norme, mais les associations doivent rester vigilantes quant à leurs obligations fiscales lorsqu'elles s'engagent dans des opérations économiques. La tenue d'une comptabilité rigoureuse et le respect de la règlementation en vigueur sont essentiels pour maintenir le statut fiscal avantageux de ces structures et pour les dirigeants souhaitant allier passion associative et conformité fiscale.

Pour plus d’informations, contactez le Cabinet d’avocat fiscaliste à Nice de Maître David HAIKEL.
Nous écrire
Les champs indiqués par un astérisque (*) sont obligatoires
Nous écrire